Login

Environnement Valoriser les bois urbains et de bords de route

Le bois d'oeuvre a permis à la commune de Cerizay (79) de réaliser de nombreux aménagements, parmi lesquels ces carrés accueillant diverses espèces végétales au sein d'un parc.

Les déchets végétaux ne devraient plus être une charge ! Exemple dans la ville de Cerizay (79), qui leur trouve de multiples débouchés.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le 26 septembre, à l'initiative de trois Relais bois énergie (RBE), une trentaine d'élus et de techniciens d'espaces verts ont échangé autour de pratiques innovantes. Retour sur une journée qui ouvre de réelles perspectives. Les bois issus de l'entretien des bords de route, des délaissés de voirie et des chantiers urbains représentent des volumes conséquents. Malgré cela, « ils sont ignorés et pour la plupart des collectivités, leur gestion représente un coût », a rappelé Yves Poullain, animateur à l'Union des coopératives d'utilisation de matériel agricole (Cuma) de Vendée.

L'Union est l'un des Relais bois énergie, au même titre que le Centre d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural (Civam) 49 et l'association Mission Bocage (49) qui coorganisaient cette journée. Mandatés par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et le conseil régional, ces trois structures développent une autre approche : « Plutôt que de déchets, parlons de végétaux à valoriser », résume Yves Poullain.

Ce choix, différentes collectivités l'ont déjà fait. Le 26 septembre dernier, vidéo à l'appui, Marc Fonteneau (Mission Bocage) a présenté plusieurs expériences menées en Bretagne. Mais c'est l'exemple de Cerizay, où se déroulait la rencontre, qui a servi de fil rouge à la journée.

Après un diagnostic forestier, « la première décision du conseil municipal a été d'affecter un terrain au stockage et au tri des bois », a expliqué Jacky Aubineau, adjoint à l'environnement.

Les huit employés du service dédié aux espaces verts ont pour consigne de broyer et de réutiliser sur place tout ce qui peut l'être, mais ils viennent déposer le « solde » sur cette plateforme. Grumes, souches, bois mort à trier... Chaque tas est pancarté « et à chaque arrivage, l'employé note la date, son nom, ce qu'il vient déposer et la provenance de ce bois ». Équipée d'une aire de compostage, la plateforme peut également accueillir la scierie mobile qui vient travailler à Cerizay l'équivalent d'un mois par an.

Entrer dans une logique de récolte

Connaître sa ressource sur pied, stocker et trier les végétaux à valoriser sont deux étapes indispensables. Elles préparent la troisième qui consiste à trouver un débouché, à rentabiliser ces bois urbains et de bords de route.

Dans le cas de Cerizay, la commune a investi dans une chaudière collective à bois déchiqueté. Elle est aussi, cinq ans après avoir lancé son projet, autonome en paillage, compost et bois d'oeuvre dont la récolte oscille entre 50 et 80 m³ par an. « Avec ce bois d'oeuvre, nous avons bardé la chaufferie, aménagé la terrasse de la bibliothèque, fabriqué des caillebotis, des plots anti-stationnement, des poteaux d'accompagnement de la voirie, des bancs publics, des panneaux... Et aujourd'hui, nous serions même en capacité d'en vendre », se félicite Jacky Aubineau.

Très aboutie, l'expérience de Cerizay va de pair avec d'importantes économies. « Un argument non négligeable dans un contexte où les budgets et les moyens humains sont très contraints », a rappelé ce responsable d'un service espaces verts.

Anne Mabire

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement